Collection Christian RIZZO
La Frayère au XIXe siècle
par Christian RIZZO
L e quartier de la Frayère tient son nom actuel de « Fraiero », nom provençal du ruisseau qui le traverse. Ce terme désigne également un lieu réputé pour sa fraîcheur. Traversée par des ruisseaux et des rivières, cette vaste plaine n’était pas destinée à devenir un centre urbain.
Le nom de « Fraiero » apparaît dès 1599. Petit cours d’eau aussi discret que capricieux, la Frayère a posé des problèmes aux habitants et aux municipalités durant des siècles. Souvent réduite à un filet d’eau, elle pouvait lors de violents orages se transformer en torrent dévastateur, provoquant inondations et dégâts considérables.
Le pont de bois situé sur l’ancien chemin Royal — reliant La Bocca à Fréjus — fut réparé à plusieurs reprises. Les archives municipales en parlent dès 1613, puis en 1697 et encore en 1762, où l’on envisage même de modifier le lit du ruisseau. En 1771, le conseil communal décrit un passage devenu dangereux « jusqu’en périr » en raison du reflux de la mer et des fossés qui redirigeaient les eaux.
Un nouveau pont fut construit en 1775, accompagné de grands travaux de curage et d’élargissement mobilisant près de 2 000 journées de travail. À cette époque, la vaste plaine marécageuse, très fertile mais peu bâtie, était surnommée « le petit grenier cannois ».
Malgré cela, le quartier demeurait vulnérable. Les inondations du 27 octobre 1882 recouvrirent entièrement la zone, provoquant plusieurs morts et d’immenses dégâts à La Bocca. Cet événement conduisit à la construction du pont du Trou de l’Ancre, destiné à faciliter l’évacuation des eaux en cas de crue. D’autres inondations suivirent, notamment celle, tout aussi catastrophique, de juin 1903.
— Christian RIZZO